COVID-19: combler un grand vide



CHRONIQUE / Une nouvelle vie. En quelques jours, notre routine a pris le bord. Autant on pestait qu’on était débordé, autant maintenant le vide nous donne le vertige.
Mon conjoint et moi, comme bien des familles, avions déjà l’impression de réaliser un peu l’impossible chaque jour. Heureux parents de trois amours, nous sommes comblés autant en affection qu’en activités de tout genre. Ça fait écho chez vous aussi?
Pas d’école.
Pas de lunch à préparer. (Ça c’est le plus gros avantage!)
Pas de hockey, de basket ou de sorties culturelles.
Évaporée, cette stabilité rassurante qui nous permet de maintenir notre équilibre.
Aussi fragile soit-il. 
Mais on en a vu d’autres et on est en pleine santé.
Le choc encaissé, je me suis rapidement mise en mode solution.
Continuer à travailler, créer une routine pour les enfants et tenter de se garder des moments nécessaires pour s’aérer le cerveau. Un casse-tête pas évident à assembler.
Le travail à domicile était déjà bien en marche au Nouvelliste donc de ce côté on avait une longueur d’avance. On la prend!
L’école, évidemment, c’était le gros morceau. Comment occuper trois enfants de 13, 10 et 5 ans, tout en travaillant et en essayant de conserver une ambiance (relativement) saine dans la maison? Je n’ai pas de formule magique mais si vous en avez une, je suis preneuse.
Pour le moment, j’ai décidé de consacrer mes avant-midis à faire l’école à la maison. La décision peut paraître kamikaze mais je ne pouvais me résoudre à laisser mes enfants se zombifier devant les écrans.
Un peu de français, d’anglais et des maths, même si mes notions étaient bien classées dans mon système d’archives un peu poussiéreux. Heureusement, le site d’Allo prof est d’un grand secours.
De l’art aussi. Parce qu’en ce moment, ça peut être extrêmement libérateur de ventiler ses émotions à coup de crayons de couleur, de collage ou de poèmes. J’ai toujours une forte propension à orienter mes enfants vers des activités artistiques et à découvrir plusieurs façons de s’exprimer sans jugement ni limite. De l’art-thérapie en quelque sorte.



On conserve le sport pour l’après-midi. À grandes doses. Essentiel, chez nous en tout cas, pour vider un peu les réserves d’énergie.
Première journée, 9h. J’étais gonflée de confiance et équipée de quelques exercices pour occuper tout le monde selon leur niveau. J’étais agréablement surprise de la réaction de toute ma marmaille qui s’est livrée sans trop broncher à ce que j’avais minutieusement préparé. Pas d’insulte ni de menace de grève. C’était encourageant.
Premier atelier: 30 minutes. 
Un accomplissement.
Puis, mon petit dernier, Samuel, s’est impatienté, a barbouillé les pages du cahier dans lequel il avait, jusqu’à maintenant, habilement écrit les chiffres de 1 à 8.
Le 9 et le 10 sont disparus sous une tempête alimentée par une main rageuse. Votre hypothèse expliquant la formation de ce déchaînement est aussi bonne que la mienne...
Pour sa part, Alexis, mon élève de 4e année, s’est mis à maugréer sur la facilité des exercices que je lui avais proposées. Pas de souci, il en aura pour son argent demain. Ha ha!
En ce qui concerne ma plus grande qui ne rechigne pas devant la tâche, le plus difficile, c’est de la convaincre de sortir de son lit. J’ai donc fait une entorse à la règle en lui permettant de venir en «classe» en pyjama. 
La séance aura été un peu plus courte que prévue mais on installe tranquillement une nouvelle routine pour les prochains jours/semaines/mois.



Avec l’Alberta qui suspend indéfiniment les cours, il faut se préparer à tout mais surtout à passer du temps avec eux.
Ça, c’est précieux.
Chez vous ça se passe comment?
Vous vous en sortez? 
N’hésitez pas à m’écrire. En gang, on peut sûrement s’entraider pour trouver un peu de réconfort dans cette nouvelle réalité.

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